1. Qu’est-ce que le sans-abrisme ?

Bien qu’il n’existe pas de définition universelle du sans-abrisme, la FEANTSA prône une définition qui englobe le sans-abrisme de rue, l’absence de logement, le logement précaire et le logement inadéquat.

La FEANTSA a développé l’ETHOS, la typologie européenne du sans-abrisme et de l’exclusion liée au logement, afin de fournir un cadre commun pour discuter du sans-abrisme. Elle essaie de couvrir toutes les situations de vie qu’englobent le sans-abrisme et l’exclusion liée au logement :

  • Sans abri (personnes vivant dans la rue ou en hébergement d’urgence) ;
  • Sans logement (personnes en foyer d’hébergement pour personnes sans domicile, en foyer d’hébergement pour femmes, en hébergement pour immigrés, sortant d’institutions et bénéficiaires d’un accompagnement au logement à plus long terme) ;
  • Logement précaire (personnes en habitat précaire, menacées d’expulsion ou menacées de violence domestique) ;
  • Logement inadéquat (personnes vivant dans des structures provisoires/non conventionnelles, en logement indigne ou dans des conditions de surpeuplement sévère).

L’ETHOS a été traduite dans la plupart des langues de l’UE et est utilisée et acceptée par de plus en plus de gouvernements, chercheurs et organisations un peu partout en Europe.

 

En savoir plus :

En savoir plus sur l’ETHOS

Tendances & Statistiques

Ressources

2. Combien y a-t-il de personnes sans domicile dans l’Union européenne ?

S’il n’existe pas de statistique comparable et fiable en Europe, les estimations démontrent qu’il pourrait y avoir pas moins de 410.000 personnes sans domicile (sans abri et sans logement) chaque nuit dans l’Union européenne. Ce signifie qu’environ 4,1 millions de personnes dans l’UE sont touchées par ce type de sans-abrisme chaque année pendant une courte ou longue période.

Il existe des données démontrant que le sans-abrisme est en hausse dans la majorité des pays européens. La FEANTSA publie des rapports annuels sur l’exclusion liée au logement et le sans-abrisme en Europe en collaboration avec la Fondation Abbé Pierre. Des études réalisées par l’Observatoire européen sur le sans-abrisme dans 15 États membres de l’UE (République tchèque, Danemark, France, Finlande, Allemagne, Hongrie, Irlande, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Slovénie, Espagne, Suède et Royaume-Uni) ont montré des hausses du nombre de sans-abris, excepté en Finlande où ce nombre a diminué.

 

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Tendances & Statistiques

Regard sur le mal logement en Europe

Ressources

3. Qui est touché par le sans-abrisme en Europe ?

Il n’existe pas un profil bien établi des personnes sans domicile. Si la plupart des usagers des services d’aide aux sans-abris sont des hommes célibataires, on retrouve de plus en plus de femmes, familles, migrants et jeunes sans domicile.

 

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Tendances & Statistiques

Regard sur le mal logement en Europe

Les femmes sans domicile

Les migrants sans domicile

Les jeunes sans domicile

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4. Quel est l’impact du sans-abrisme sur les personnes concernées et la société ?

Les expériences du sans-abrisme sont variées et cela implique que le sans-abrisme peut avoir différents effets sur les personnes et ménages concernés. Le sans-abrisme viole les droits fondamentaux. Il peut avoir des conséquences profondément négatives pour les personnes concernées et pour la société, réduisant ainsi le potentiel productif et gaspillant le capital humain. Même une brève expérience de sans-abrisme peut avoir un impact négatif sur la santé physique et mentale, l’employabilité, l’inclusion sociale et la participation dans la société. Les personnes qui sont sans domicile depuis plus longtemps ont une espérance de vie bien plus basse, nombre d’entre-elles décédant avant leurs  50 ans. Les coûts financiers et autres coûts pour la société sont considérables et dépassent parfois les coûts des solutions durables.

 

En savoir plus :

Santé

Article sur le coût du sans-abrisme

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5. Quelles sont les causes du sans-abrisme ?

Il existe de nombreuses causes du sans-abrisme. Différents facteurs (structurels, institutionnels, relationnels et personnels) contribuent souvent au sans-abrisme d’une personne. Ces facteurs se combinent souvent avec un élément déclencheur, qui pousse directement ces personnes vers un épisode de sans-abrisme.

Les exemples de facteurs structurels incluent la pauvreté, le manque de logements abordables et l’absence de protection sociale adéquate, alors que les facteurs institutionnels incluent l’inefficacité des politiques de lutte contre le sans-abrisme (voir plus bas pour des bonnes pratiques de lutte contre le sans-abrisme), et les processus de sortie d’institutions comme des prisons, des hôpitaux ou des centres de prise en charge. Les conflits relationnels, la violence domestique, les séparations et les décès sont des exemples de facteurs relationnels pouvant être à l’origine de situations de sans-abrisme. Enfin, des facteurs personnels comme des problèmes de santé mentale, des problèmes d’addiction, des maladies chroniques, des handicaps ou l’absence de diplôme peuvent influencer la vulnérabilité de certaines personnes par rapport au sans-abrisme.

 

 En savoir plus :

Le sans-abrisme et les politiques de lutte contre le sans-abrisme en Europe : Leçons de la recherche

Ressources

6. Quelles sont les bonnes pratiques pour lutter contre le sans-abrisme ?

Il n’existe pas de solution miracle adaptée à toutes les situations pour lutter contre le sans-abrisme. Toutefois, de plus en plus de données démontrent les politiques qui fonctionnent pour lutter contre le sans-abrisme dans différents contextes. La FEANTSA estime que les politiques devraient viser l’élimination du sans-abrisme et non la simple « gestion » du problème. Cela nécessite un changement de politique dans la plupart des pays, où l’hébergement temporaire est la réponse prédominante au sans-abrisme. Il importe de garantir l’accès à un logement adéquat et à des services d’accompagnement adéquats, et d’investir dans la prévention. À cette fin, la FEANTSA a développé un guide sur l’élimination du sans-abrisme.

L’ONU et l’UE ont demandé à leurs états membres de développer des stratégies intégrées pour lutter contre le sans-abrisme. Les exemples de pays qui ont mis en place des stratégies ambitieuses et efficaces incluent actuellement le Danemark, l’Irlande et la Finlande. La FEANTSA a publié une boîte à outils pour développer une stratégie intégrée de lutte contre le sans-abrisme.

Le droit à un logement adéquat devrait être le point de départ pour lutter contre le sans-abrisme. Les politiques devraient dès lors être dirigées vers le logement, ce qui implique de mettre l’accent sur la prévention de la perte de logement et d’aider les personnes expulsées à trouver un logement le plus rapidement possible si cela venait à se produire.  

Un exemple de politique dirigée vers le logement pour lutter contre le sans-abrisme est le logement d’abord. Le logement d’abord est largement considéré comme une politique qui a fait ses preuves. Il a obtenu des résultats sans précédent pour mettre un terme au sans-abrisme de personnes présentant des besoins complexes liés à des problèmes de santé physique et mentale et d’addiction. Il implique de fournir un accès rapide au logement avec très peu de conditions, combiné avec un accompagnement intensif et personnalisé. La FEANTSA soutient l’étendue du logement d’abord grâce notamment à son Guide sur le logement d’abord.

Une des réponses les plus inefficaces pour lutter contre le sans-abrisme est la criminalisation de ce problème. Malheureusement, cette tendance se répand en Europe. L’interdiction de dormir ou de s’asseoir dans des lieux publics, l’interdiction de la mendicité et les ordonnances de santé publique relatives aux activités publiques et à l’hygiène (comme le fait d’uriner en public) ne servent qu’à exclure davantage les personnes sans domicile. Le sans-abrisme n’est pas explicitement criminalisé dans la plupart des pays européens, mais des changements au niveau des politiques et du contrôle de l’ordre public compliquent la vie des personnes sans domicile dans de nombreux pays.

7. Ressources utiles