Logement en Europe : la jeunesse en danger!

La FEANTSA et la Fondation Abbé Pierre publient leur 6e Regard sur le Mal-Logement en Europe le 6 mai 2021

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Ce nouveau rapport est l’occasion de porter un éclairage sur les jeunes qui, en particulier lorsqu’ils sont pauvres, sont plus touchés que le reste de la population par le mal-logement et ce, même avant la crise sanitaire actuelle. Il fait également le point sur la vague de pauvreté qui touche toute l’Europe, plus d’an après le début de la pandémie.

Les jeunes sont en première ligne face à la crise sanitaire : ils sont particulièrement touchés par la pauvreté et par les dysfonctionnements structurels des marchés du logement.

Selon Caritas, la demande d'aide alimentaire en Europe occidentale a augmenté de 25 % à 30 % entre mars et mai 20201.

En France, depuis le début de la crise sanitaire, 20 % des jeunes de 18 à 24 ans ont eu recours à l’aide alimentaire et 35 % craignent de ne plus pouvoir faire face à leurs dépenses de logement en 2021.

Sur le front du chômage, au Royaume-Uni, un jeune employé de 18 à 24 ans sur trois a perdu son travail ou a été congédié en raison de la pandémie, contre un employé adulte de plus 24 ans sur six. En Irlande, les 15-24 ans ont connu les taux les plus élevés de perte d'emploi et de chômage partiel : en avril 2020, 46 % avaient été mis au chômage partiel et plus d'un cinquième (22 %) avaient perdu leur emploi.

Si aucune politique préventive spécifiquement axée sur la grande exclusion des jeunes n’est mise en place rapidement dans l’Union Européenne, une nouvelle cohorte de jeunes sans ressources viendra grossir les rangs des personnes sans domicile.

 

 

SANS DOMICILE

Selon une étude Eurostat, 4 personnes sur 100 déclarent avoir été sans domicile au moins une fois au cours de leur vie (de 1 personne sur 100 en Hongrie à 10 personnes sur 100 au Danemark). Parmi elles, 3 personnes sur 100 déclarent avoir déjà dû vivre chez des proches de manière temporaire et 1 personne sur 100 déclare avoir déjà vécu à la rue, dans un hébergement d’urgence ou temporaire ou dans un endroit non adapté au logement.

Un tiers des personnes enquêtées déclare que des problèmes familiaux et/ou relationnels sont la raison principale des difficultés de logement (en particulier en Hongrie et au Royaume-Uni, où cela concerne plus de 45 % des personnes enquêtées). 25 % invoquent le chômage, des ressources insuffisantes ou des problèmes financiers et 17 % la fin d’un contrat locatif ou un logement inhabitable.

 

Sans politiques préventives à la hauteur, une vague de personnes en difficulté viendra accroître la pression sur des systèmes d’accueil et d’hébergement des personnes sans domicile, déjà saturés depuis plusieurs années.

La Fondation Abbé Pierre et la Feantsa recommandent notamment que l’UE fixe des objectifs de réduction et de suppression du sans-abrisme clairs ; qu’elle anticipe la fin de la crise sanitaire avec des mesures exceptionnelles prises pour protéger les plus démunis et parvenir au zéro remise à la rue post-covid ; qu’elle coordonne des outils communs au niveau européen et qu’elle encourage l’encadrement des loyers dans les grandes villes et les zones de marché tendues.