Report: 8th Overview of Housing Exclusion in Europe 2023

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Chapters [EN]:

Editorial

Chapter 1: Homelessness in Europe: The State of Play 

Chapter 2: Unfit Housing in Europe

Chapter 3: Minimum Decent Housing Standards In Europe

Chapter 4: European Index of Housing Exclusion 2023

Appendices 

Housing Exclusion in Europe: Key Statistics

 

The war in the Ukraine has both highlighted and added to Europe’s ongoing housing emergency. This crisis is hitting the poorest households hardest, severely affected by soaring prices, as well as homelessness services, which have seen an increase in the number of their clients. There is every indication that the solidarity shown by European countries in welcoming refugees fleeing the conflict now needs to be backed up by long-term housing solutions.

The context is worrying, but the situation is not new. At least 895,000 people are homeless in Europe. This estimate – based on patchy data and focusing only on the most visible forms of homelessness – highlights the failure of European countries to make housing a fundamental right: every night in Europe, a population comparable to that of a city like Marseille or Turin is homeless. Unfortunately, the phenomenon is still increasing in the majority of Member States. So far, only Finland and Denmark are making demonstrable progress in reducing homelessness. Turning the tide will require unprecedented political efforts and bold structural measures.

With the launch of the European Platform on Combatting Homelessness in 2021, all Member States signed up to work towards ending homelessness by 2030. Since then, the European Commission, governments and stakeholders have taken steps to develop effective cooperation. While there is still a long way to go, the strategies initiated to improve data collection, release funding and promote mutual learning are promising signs.

The average quality of European housing has improved overall over recent decades. However, unfit housing remains a daily reality for millions of people. Damp and mould, overcrowding, difficulty in maintaining an adequate temperature, exposure to pollution, inadequate sanitation, fire risk and structural defects: unfit housing can take many forms that are often difficult to measure. Unevenly distributed across Europe, poor housing conditions, which affect the most deprived segments of the population both more frequently and more severely, have significant consequences. Living in unfit housing seriously damages health, increases poverty and fosters exclusion. The problem also has a huge societal cost, not least because it generates endless medical expenses.

The need to improve the quality of Europe’s housing stock is the subject of growing political attention in the context of the climate and energy crisis. Announced by Europe as part of its Green Deal, the “renovation wave” aimed at reducing carbon emissions could also provide an opportunity to tackle energy poverty and unfit housing. However, safeguards are required to protect households from increased housing costs: public subsidy and accompanying measures will have to be deployed to support poor homeowners and low-income tenants.

Poor housing is by no means inevitable. The public policies needed to put an end to it are well-known and proven: effective regulation of the housing market, massive investment in the construction and renovation of social housing, a strengthening of social protection systems and comprehensive strategies to combat homelessness.

 

Editorial written by:

Freek Spinnewijn

Director, FEANTSA

Christophe Robert

Managing Director, Abbé Pierre Foundation


Les chapitres [FR]:

Editorial

Chapter 1: État des Lieux : Sans Domicile en Europe 

Chapter 2: L'habitat Indigne en Europe

Chapter 3: Les Normes Minimales de Logement Digne en Europe

Chapter 4: Index Européen du Mal-Logement 2023

Annexe

Les Chiffres Clés du Mal-Logement en Europe

 

Les répercussions de la guerre en Ukraine ont aggravé une crise du logement déjà bien installée en Europe. Cette crise pèse très lourdement sur les ménages les plus modestes, fortement impactés par la flambée des prix, mais également sur les services d’aides aux personnes sans-abri qui ont vu les sollicitations augmenter. Tout indique que la solidarité dont ont fait preuve les pays européens en accueillant les réfugié·e·s fuyant le conflit doit aujourd’hui être soutenue par des solutions pérennes de logement.

Le contexte est alarmant mais la situation n’est pas nouvelle. Pas moins de 895 000 personnes sont sans domicile en Europe. Cette estimation – basée sur des données fragmentaires et qui ne rend compte que des formes d’exclusion du logement les plus visibles – atteste de l’incapacité des pays européens à faire du logement un droit fondamental. Chaque nuit en Europe, une population équivalente à celle d’une ville comme Marseille ou Turin est privée de « chez-soi ». Le phénomène reste malheureusement en augmentation dans la majorité des États membres. Pour l’heure, seuls la Finlande et le Danemark sont parvenus à réduire significativement le nombre de personnes sans domicile sur leur territoire. L’inversion de la tendance appelle donc des efforts politiques conséquents et des mesures structurelles audacieuses.

À l’occasion du lancement de la Plateforme européenne de lutte contre le sans-abrisme en 2021, les États membres se sont engagés à travailler ensemble pour mettre fin à l’exclusion du logement d'ici à 2030. Depuis, la Commission européenne, les gouvernements et les différentes parties prenantes ont pris des mesures pour développer la coopération. Les stratégies initiées pour améliorer la collecte des données, trouver des moyens de financement et promouvoir le partage de connaissances sont des signaux encourageants mais le chemin à parcourir est encore long.

La qualité moyenne des logements européens s’est par ailleurs globalement améliorée au cours des dernières décennies. Pour autant, l’habitat indigne reste une réalité quotidienne pour des millions de personnes. Insalubrité, surpeuplement, difficulté à maintenir une température adéquate, exposition à des polluants, absence d’installations sanitaires, risque d’incendie et parfois d’effondrement : l’habitat indigne peut revêtir de multiples formes souvent difficiles à cartographier. Inégalement réparties sur le territoire européen, les mauvaises conditions de logement, qui affectent à la fois plus fréquemment et plus durement les franges précarisées de la population, ont des conséquences considérables. Vivre dans un logement indigne nuit gravement à la santé, accroît la pauvreté et alimente l’exclusion. L’habitat indigne a également un coût significatif, en particulier parce qu’il génère d’importants frais médicaux.

Face à la crise climatique et énergétique, l’amélioration de la qualité du parc immobilier européen est devenue un enjeu politique majeur. Annoncée par l’Europe dans le cadre de son « pacte vert », la « vague de rénovation » visant à réduire les émissions carbones pourrait permettre de lutter contre la pauvreté énergétique et les logements insalubres. Mais des garde-fous sont nécessaires pour protéger les ménages de l’augmentation des coûts du logement : des subventions publiques et des mesures d’accompagnement devront impérativement être déployées pour soutenir les petit·e·s propriétaires occupant·e·s et les locataires à faibles revenus.

Le mal logement n’est pas une fatalité. Les politiques publiques requises pour y mettre un terme sont connues, éprouvées et devenues urgentes à mettre en œuvre : une régulation contraignante du marché du logement, un investissement massif dans la construction et la rénovation de logements sociaux, un renforcement des systèmes de protection sociale et des stratégies globales de lutte contre le sans-abrisme.

 

Editorial écrit par:

Freek Spinnewijn

Directeur de la FEANTSA

Christophe Robert

Délégué Général de la Fondation Abbé Pierre